04/04/2008

Flickr, où l'illustration des limites de la pensée unique

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

L’intéressante réflexion d’Hubert sur la force des coopérations online m’a conduit tout droit vers une très instructive étude sur Flickr.


Les résultats sont étonnants, mais ils ne reflètent qu’une fraction des usages. Il n’y est pas question de la simple consultation et elle élude les usages en mode privé. Je ne suis pas étonné qu’il y des gens qui ne font qu’exposer, mais Flickr offre aussi la possibilité d’avoir des photos réservées aux “amis” et à la “famille” (en usage caractérisé pour ma part). Le service a sa partie d’usages immergés. Cette réserve faite, ce focus sur les usages publics des détenteurs de compte présente une complexité alléchante.
On y retrouve un résultat dans la ligne du fameux 1%, où seulement 4% des utilisateurs produisent 60% des images et où 3% ont un usage relativement complet du service. Mais les autres ont des profils d’usages très variés et au final, on a effectivement l’impression qu’il n’y a pas vraiment de sens qui se dégage des pratiques des utilisateurs actifs du service.
Comme quoi, le positionnement de la plateforme a beau être ce qu’il est, celui des utilisateur c’est autre chose. Et ce que l’on traduit de ce qu’en disent les plus agissant, et dieux sait si justement, ils le disent, n’est pas nécessairement révélateur de la vérité d’usages du service.
En même temps, je me demande si on ne peut pas avoir une autre lecture de tout cela. On sait en effet qu’un environnement participatif qui tourne montre effectivement une hyper-minorité agissante et créative, un gros lectorat, mais aussi des minorités critiques et agrégatrices qui d’une certaine façon font le lien. Ne peut-on pas regarder ces minorités aux usages apparemment hétérogènes comme cette frange intermédiaire, même si elle est ici plus diversifiée ?
Mais cela nous amènerait alors à chercher de la cohérence collective qu’il n’y a visiblement pas. Le fait est qu’il y a des gens qui utilisent Flickr comme un média, d’autres comme un réseau social à terreau photographique, et certains qui ne font qu’y exposer leur production. Une très grande diversité de facettes pour un même service, l’éclairage que le catalogage des services personnels du web est décidément très compliqué hors contexte des utilisateurs et de ce qu’ils ont envie de faire.

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