18/02/2009

Facebook, ou comment tendre le bâton pour se faire battre

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Donc Facebook a reculé, sous la pression de ses utilisateurs, pour Beacon.
Cette histoire de modification de CGU a fait beaucoup de bruit, on a pu lire tout et n’importe quoi, mais, sincèrement, on voit bien pire ailleurs. Dans le fond c’était juste très bête de la part de Facebook, parce que prévisible.
Sur le web social, le pouvoir appartient aux utilisateurs. Ça peut paraître comme une formule toute faite, mais elle est pourtant bien réelle.
Parmi les cas qui ont démonté cela, il y a Digg à l’été 2007. l’investissement des utilisateurs n’est pas un vain mot. Les efforts qu’ils consentent se valorisent en patrimoine social, dont la pérennité vaut par la confiance donnée dans celle des règles de fonctionnement de l’environnement. Si par malheur, l’éditeur du service en vient à changer les règles en cour de route, il remet en cause ce qu’on construit ses utilisateurs et ne fait que générer de la révolte.
Il y en a qui pensent que les réseaux sociaux participent d’usages sans intérêts sinon factices. C’est parfaitement faux. Les gens considèrent très sérieusement leur relation aux autres et comme je le disais hier, placent cela comme une ressource vitale.
Il y a une sorte de contrat tacite entre les éditeurs de réseaux sociaux et leurs utilisateurs. Ce qui se passe sur leur plateforme de leur appartient pas, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas en tirer profit. Il y a un deal tacite sur la gratuité ou la semi-gratuité, mais dans tous les cas, le maintien de règles stables et durables de fonctionnement du système est la condition sine qua none de l’investissement des utilisateurs. Je n’invente rien, tout écosystème fonctionne comme cela, sur quelque chose qui s’appelle la CONFIANCE.
Et le fait est que Facebook a fauté une fois, qu’à la seconde fois, il est récidiviste. Les utilisateurs ne fuiront pas pour autant, ils sont d’ailleurs toujours plus nombreux. Non, ils vont rester attentifs et mobilisés à la préservation de ce qu’ils estiment au plus haut point : les règles du jeu social. Vous noterez d’ailleurs que, Facebook Connect n’a pas suscité un tel foin, tout simplement parce que Connect ne change rien à l’écosystème social, il ne fait que l’étendre.
Le problème de Marc Zuckerberg est que, non content de trouver de vrais sources de revenus, il doit le faire sans mettre le feu. On peut comprendre que ce soit compliqué et long …

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