26/11/2009

Et pendant ce temps … des blogs

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

A chaque fois que je dois parler de participatif, j’aimerai bien enlever le buzzword web 2.0, mort selon moi en 2007. J’aimais bien parler de web social, ou web participatif en bon français, mais les mots valises ont la vie dure et les vrais gens ne comprennent pas. Web 2.0 pas vraiment non plus, mais suffisamment pour que ça désigne un domaine et qu’on se comprenne. Donc, demain, je vais parler de web 2.0, alors que je maintien que ce terme ne veut plus rien dire et qu’on est passé à autre chose, en attendant le web².
Pour moi, le Web 2.0 caractérise cette période bien particulière, de 2004 à 2007 sous nos latitudes, des blogs rois, avant que les réseaux sociaux et le microbloguing n’emportent tout ça dans une vague de démocratisation supplémentaire. Mais, dans le fonds, est-ce bien simplement une extension du domaine de la participation, juste le fait que de nouveaux terrains de jeux, moins impliquants et plus abordables que l’exigence éditoriale du bloguing, ne permette d’envisager un outillage socionumérique généralisé (dans les faits, 40% de la population, ce qui est au demeurant énorme) ?
Le bloguing est toujours bien présent et il se porte très bien, merci pour lui. Dans le baromètre de l’attention marketing, il représente 25% du poids d’attention-rate mesuré, à l’égal des médias (dits) de masse. Dans les faits, les blogs ont un rôle tout à fait clair du fonctionnement de la sphère informationnelle. Ils proposent, grace à un positionnement de niche installé et à la connectivité sociale, une articulation d’avec le web social profond dans l’émergence, où la résonance des sujets.
Car les blogs ont changés. Jean Véronis a montré, au début de ce mois, que le paysage des blogs français était nettement plus diversifié qu’au départ. La geekerie appartient au passée (à la glorieuse époque du web 2), au profit du militantisme et surtout de blogs “de loisirs”, disons thématiques, avec pleins de blogueuses dedans.
Mais la mutation est plus profonde, comme en témoigne le passionnant billet de Marshall Kirkpatrick, repris par Fabrice Epelboin. On y voit confirmé l’affirmation durable du blog comme support média de niche, avec un lectorat engagé. Un support qui profite paradoxalement de l’émiettement de la discussion. J’ai moi-même plus de twitts ou de commentaires (notamment sur Facebook) ailleurs que sur mes billets. Le fil de commentaire ne veux plus dire grand chose. Par contre, les points de contacts et les sources démultiplient le lectorat. La durée de vie d’un billet est bien plus longue qu’avant. Il en est même qui se payent plusieurs jeunesses.
Les blogs ne font plus vraiment parler d’eux, mais ils forment pour autant un vrai vivier médiatique et participatif, beaucoup plus diversifié dans les thèmes et les réseaux qu’il y a encore 3 ans. Il est loin le temps du web 2 et de la blogeoisie, et c’est tant mieux !

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