16/10/2004

Un internaute sur deux en haut-débit, et alors ?

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Que l’on n’en doute pas, cette croissance exceptionnelle est le fruit de spécificités bien françaises, notamment deux :

- quand j’entends des amis se plaindre que “le haut-débit, c’est cher”, j’en reste dubitatif ! Nous bénéficions en effet des tarifs les plus bas d’Europe. Nos voisins payent en général 50% plus cher !

- le second facteur, c’est que nous bénéficions d’un contexte concurrentiel particulièrement agressif. En tête des trublions, Free, lui-même stimulé par Neuf Télécom, face à un France-Télécom/Wanadoo quand-même assez vert.

Quand Free a baissé le prix de l’ADSL à 30€ durant l’été 2003, cela a créé un chox, mais il ne s’agissait que se mettre en phase avec le seuil de prix que toutes les études de marchés montrait comme déclencheur depuis plus d’un an.
Depuis, le prix de l’ADSL a continué à baissé, mais chacun aura noté que 30€ est devenu le prix de base de l’offre triple-play [44] qui constitue le modèle de base du marché. Dans ces 30€, la valeur du haut-débit est particulièrement réduite. Normal, il y a plus d’argent à se faire sur les services, TV digitale en tête.
À la question qu’est-ce qu’on peut bien faire des 20Mo sous ADSL qu’on nous promet ?, il faut répondre que la course au débit est dans l’ordre des choses et que nul ne doit en douter et que ces capacités ne sont que plus appréciables aux services audiovisuels.
L’Internet de base, ce n’est pas rémunérateur, sauf à y ajouter un paquet de services. C’est un peu raté avec les antivirus et antispam que les internautes français considère déjà comme non-optionnels. La téléphonie, avec la voie sur IP va devenir un vrai marché juteux et les bouquets de chaînes TV, on sait les vendre depuis longtemps. Prochaine étape : la marginalisation des offres de haut-débit nues au profit d’offres triple-play plus rémunératrices, avec plein d’options pour vous en vendre plus que 30€ !

Pour finir, n’oublions pas la fin d’un tabou : celui de la péréquation et de tarifs identiques quels que soit votre lieu de résidence.
Cela fait un moment que l’on n’accède plus aux mêmes offres et aux mêmes prix selon son niveau de dégroupage [45]. L’ADSL en zone rurale à 512kpbs, c’est peut-être dans les pubs, moins dans les débits crêtes ! Rendons alors grâce aux délégations publiques type Dorsal qui imposent au délégataires et derrière lui aux opérateurs de tendre vers la péréquation des offres et tarifs, y compris dans votre village.

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