19/11/2004

Miettes numériques

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Là où ce n’est pas rentable d’installer de l’ADSL, l’opérateur historique propose un pack Satellite/Wifi pour couvrir des zones. Oui, autre chose que de l’ADSL !
L’offre est forfaitaire et ne tient pas compte du nombre d’usagers. Cela coûte 20 à 45k€ d’investissement – un peu cher à brule pour point – avec deux ans d’engagement à passer par France Télécom comme FAI.
Après cela, FT envisage une offre WiMax, technologie capable – théoriquement [14] – de desservir à 10-15km [15]. Seul problème, elle n’a pas de licence.

Soyons clair : il était temps pour France Télécom de regarder la réalité et d’exister sur un marché certes émergent mais dynamique. Dommage pour la multitude de petits malins qui avaient fait le pari que le grand FT leur laisserai ces miettes. Car il faut être lucide, la force du réseau et de l’implantation auprès (dans la tête ?) des élus jouera son rôle.

Maintenant, cette initiative a le mérite d’en finir avec des débats inutiles :

  1. Il est donc des territoires – ruraux – qui ne sont pas rentables pour les opérateurs (sauf à être intégrés dans une plaque qui l’est via une initiative publique majeure), donc non desservis.
  2. France Télécom est une entreprise privée qui – et personne ne lui en voudra, surtout pas moi – déploie des infrastructure dans un but de rentabilité. Les opérateurs ne sont pas des philanthropes.
  3. Les territoires doivent donc se prendre en main pour répondre aux problématiques numériques, ce qui veut quand même dire passer à la caisse. Quand le privé ne veut pas, à votre avis, qui s’y colle ?
  4. la fracture numérique, ce n’est pas du pipeau et si elle se résorbe, elle s’accroît aussi pour les territoires les plus pauvres.

Bref, je comprend les élus de certaines zones rurales qui, à la lecture de ce post ou des communiqués publiés, vont se dire que c’est la meilleure. Oui, les territoires les plus pauvres doivent maintenant payer des infrastructures que ne payent pas les plus riches puisque le privé s’en occupe. Bon, il y a des sous du côté de la Caisse des Dépôts, entre autres, mais encore faut-il avoir les moyens de se lancer dans les études et le reste, qu’il faut aussi financer. Ils y arriveront, mais cela ne va pas leur faire gagner du temps. Bon courage, ici on vous comprend.

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