19/06/2007

Où sont passés les TIC ?

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Certains anticipaient, mais maintenant que le gouvernement Fillon est au complet, un constat s’impose, le numérique n’y figure pas, y compris sous l’angle de la “réforme de l’Etat”. Voilà qui n’est pas sans poser des questions et illustre que l’irruption tardive du sujet lors de la présidentielle relevait visiblement du cochage de todolist.


Conséquence, le sujet est donc éclaté en plein d’interlocuteurs, au moins pourrait-on espérer une coordination interministérielle. Loïc est parti aux states pour de nouvelles aventures, ce sera donc sans lui.
Du coup, il y a plein de patates chaudes à droite et à gauche, notamment celle du décret anti-web.2 et celui de la DADVSI et c’est peu de dire qu’on attend une autre approche de la gouvernance des usages numériques, si ce n’est une vraie stratégie.
Alors pendant ce temps, on peut encore rêver à quelques idées neuves, mais dont on a du mal à voir quelles impulsions politiques pourraient les porter. À moins que les collectivités s’en mêlent, mais vu qu’on n’est plus dans les joies du goudron-béton mais des vraies questions (celles des usages, des observatoires dignes de ce nom et des modèles de développement économique), j’ai quelques doutes.
En ce début d’année, et en aparté de l’écriture du défi numérique des territoires, j’avais prêté une certaine attention au constat qui expliquait comment les enjeux numériques (Société de l’Information et Economie de la Connaissance) s’étaient fait balayer par d’une part le développement durable, d’autre part l’économie résidentielle, au rang des grands axes structurant de la pensée politique. Pourtant, il est assez évident que les TIC sont de bons instruments pour faire effet de levier dans ces domaines aussi, mais à force de penser économies et pas création de valeur, outil et pas stratégies ni usages, j’ai bien peur qu’un rendez-vous soit en passe d’être raté.
J’espère me tromper, mais à tout prendre, l’expérience m’a appris que l’absence d’impulsion top-down était aussi l’occasion de voir germer des initiatives bottom-up, et notamment de l’entreprenariat. Alors si les hautes-sphères s’en fichent et que cela laisse de la place à ceux qui ont compris que l’investissement dans les TIC est le coeur de croissance, n’attendons pas qu’on nous le dise !

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