15/01/2008

Où sont passées les interfaces riches ?

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Episode 3. Et si tonton Jacob était dans le sens du vent ? il est venu avec le sapin nous rappeler à la raison et nous inviter à bien doser l’utilisation des épices web 2 et notamment ceux venant des technologies dites riches. C’est amusant parce qu’en évoquant son précédent sermon, j’avais dis l’attendre sur ce sujet. Vous êtes prévisible M. Nielsen !


Or donc, le riche nous détourne de la recherche déficience, perturbe l’utilisateur et au final nuit au ROI. Quel est le bon dosage et comment celui-ci évolue dans le temps au fur et à mesure de l’appropriation de certaines avancées par le public ? d’ailleurs de quelles avancées on parle en dehors d’améliorer la performance des formulaires et des contrôles ? J’offre un carambar à celui qui osera avancer une réponse et je défonce d’avance la porte ouverte qui dit que ça dépend (du contexte et surtout des cibles).
Trève de plaisanterie. Le fait est qu’on salivait d’avance du match entre Air (Adobe) et Silverlight (Microsoft) et que l’on n’a pas vu grand chose finalement. Cela n’enlève en rien aux qualités de ces technos, sauf que, quand on en parle, une fois passé le fun, l’expérience plus mieux et autres poncifs, on entends aussi que les feuilles de route sont pleines de projets un peu bateau, mais à la valeur ajoutée parfaitement déterminée. Ce que l’on entend, c’est que le sexy, c’est bien, mais qu’après avoir beaucoup joué, il serait temps de réviser les classiques, ceux qui rassurent face aux financiers qui veulent que ça crache. 2007 devait être une année amorçant la consolidation des promesses du web 2, c’est finalement une année où l’on a bien vu monter l’exigence de ROI, vous ne trouvez pas ?
Puisque je parle des interfaces riches, une des fusée qui est restée sur le pas de tir, c’est celle qu’il était temps de sortir du navigateur et d’investir le poste de travail avec force widgets et applications installées. Outre que de se caler sur les habitudes d’utilisateurs bien calés dans les habitudes de leur browser préféré, l’idée d’investir le poste client soulève l’attente d’arguments solides sur la valeur d’usage d’une application durablement présente sur le bureau et du sens et de la valeur que prend la marque sous cette forme. Il y a là des exigences élevées et des craintes qui redonnent du lustre à ce bon vieux navigateur et je ne parle même pas du fait que l’interaction est maintenant une source d’amélioration du SEO et que si elle ne s’inscrit pas dans un environnement adapté, ça ne passe pas. Même si Adobe ou Microsoft argumentent à tour de bras sur les qualités d’indexation atteintes dans leurs environnements, la conviction que cela crée une barrière à la bonne indexation a la vie dure. Ce changement là ne se fera pas en cinq minutes.
Cela dit, 2007 est bien une année de widgets, mais de ceux qui sont embarqués dans les pages de nos bons vieux navigateurs. En cette phase de consolidation avancé du cycle d’innovation que représente le web 2, on devrait voir se confirmer qu’une plateforme web supplante un site. Donc prime à Facebook et Salesforces mais aussi et toujours à Twitter ou Flickr qui ont su développer un environnement qui dissémine et interconnecte à plein via un jeu d’API. Effet de levier attendu cette année grace aux initiatives transverses, OpenSocial certes, DataPortability surtout. À ce propos, c’est très révélateur de voir quel nuage d’acteur se déplace immédiatement dès que Facebook et Google s’assoient quelque part.
Et puis il y a le mobile, l’autre endroit où les widgets s’épanouissent. Il n’a échappé à personne que le succès de l’iPhone était aussi le fait que le mobile adoptait le web, tout simplement. L’arrivée imminente du SDK Apple va également poser un standard de fait dans le paysage. Il y a là une victoire du navigateur et d’Ajax, il y a aussi l’affirmation des standards.
Car dans cette affaire, un des grand gagnant 2007, ce sont à mon avis les standards. Ils se sont tellement imposés, y compris sur mobile donc, que plus personne n’en parle. C’est bien le signe que ce n’est même plus un sujet, malgré ce que l’on entend parfois, à telle enseigne les initiatives prises par exemple dans l’e-commerce pour dépasser les carences irréductibles de certaines solutions historiques, sans parler de la consolidation nécessaire d’une demi-decennie de maturation de la caisse à outils marchande.
En 2008, on attend du ROI et on consolide ?

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