06/03/2008

Copyright # Copyleft, pour un art libre ?

Author: Webmaster

Alors que la création numérique mobilise des compétences artistiques mais aussi techniques, qu’elle est donc souvent le fruit d’une collaboration,
Alors que le copié-collé est désormais partie intégrante de cette création et aussi, comme on le sait, de sa diffusion,
Alors que l’œuvre numérique est par essence immatérielle, en perpétuel process, modifiable instantanément par un infime changement de code,
Alors que les possibilités d’interaction introduisent le spectateur comme acteur dans le processus d’actualisation de l’œuvre numérique,
Peut-on encore la considérer comme figeable, définitive œuvre d’un seul, est-elle encore copyrightable ?
On sait que certains répondent oui sans nuances et cherchent à se donner les moyens de se protéger (marché oblige ?), que d’autres réfléchissent à redéfinir l’auteur, et d’autres le mode de diffusion ( on se souvient des expériences de Radiohead et de Barbara Hendricks). Mais dans le cas des œuvres qui exploitent les possibilités du réseau, on peut avec certains artistes penser qu’en figeant un auteur et une œuvre, le copyright est un frein au travail collaboratif, un frein à la diffusion et au final un frein à la création. En adhérant à la philosophie du copyleft, des artistes se placent en phase avec les nouvelles possibilités de copie, de circulation et d’échanges offertes par le réseau.
Comme le jeu de mots le laisse deviner, le copyleft prend le contrepied du copyright. Il ne s’agit absolument pas de renoncer à sa propriété intellectuelle, il s’agit de permettre la copie (copy left), la modification, la transformation et l’utilisation en général de son travail par tous ceux qui le souhaitent. La condition essentielle est de conserver ces mêmes conditions à chaque diffusion en évitant l’appropriation et la marchandisation, le copyrightage si l’on peut dire, qui entrave la création et la diffusion des oeuvres. On retrouve là un fort cousinage avec le logiciel libre et certains contrats Creative Commons par exemple.
La licence Art libre permet d’exprimer cette copyleft_attitude. Aux premiers plans de ce mouvement, on trouve le désormais reconnu Antoine Moreau. Si vous voulez comprendre un certain esprit de cette copyleft_attitude, immergez-vous dans son site ou dans la page de L.L.de Mars qui lui est consacrée. Les œuvres diffusées sous cette licence sont aussi bien du domaine de la programmation que de celui de l’image ou bien sûr de la musique. (pour le clin d’oeil, « litanie contre DADVSI », une…litanie…de Bohwaz)

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